Entre janvier et mars, au moins 1 300 actes de violences sexuelles ont été commis dans la province du Kasaï Central, en RDC, pour l’essentiel dans la périphérie de Kananga. L’ONG Médecin sans frontières s’appuie sur le nombre de victimes reçues à l’hôpital provincial de Kananga et dans trois centres de santé.
Quand le chef Kamuina Nsapu est tué en août 2016 et que le Kasaï Central s’embrase, rares sont les cas de violences sexuelles. Les habitants les rapportent encore avec beaucoup d’émotion et les attribuent aux forces de sécurité qui répriment les miliciens qui se revendiquent de ce chef coutumier et s’insurgent contre l’autorité de l’État.
Mais quand Médecins sans frontières (MSF) s’installe un an plus tard, le phénomène est déjà inquiétant. Et il ne cesse de s’aggraver depuis. La crise est pourtant officiellement finie. L’an dernier, MSF recevait déjà en moyenne 273 nouveaux cas par mois. L’ONG a réalisé qu’il fallait décentraliser les soins et que toutes les victimes n’atteignaient pas l’hôpital de Kananga.
Dans des affrontements comme ceux de Bakwa Kenge en août, la société civile rapportait pas moins de 50 cas. Cette zone est toujours largement inaccessible. Les victimes sont majoritairement des femmes. Mais 3% des victimes sont de sexe masculin. Il n’y a que des statistiques inquiétantes dans ce tableau encore incomplet. Une victime sur cinq est mineure. 57% sont violées par plusieurs assaillants et 60% par des hommes en armes.
L’explosion des cas ces trois derniers mois est due à la multiplication de vols à main armée la nuit à Kananga. Des hommes en armes qui s’introduisent la nuit, volent et violent les femmes qu’ils trouvent à leur domicile.
« Beaucoup de survivants sont stigmatisés par leur communauté, rejetés et chassés par leur famille. Ils ont besoin d’un soutien socio-économique. »
Source : https://www.rfi.fr/